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Argentine

Le monde a dans le cœur
de son livre d’images
le prodige éternel
des rêves de toujours
il provoque le ciel
réinvente l’amour
capable du meilleur
du pire et davantage
à tant d’autres pareil
tu altères notre âge
et tu noies le soleil
pour lui voler le jour.

Argentine ton nom
s ’éclabousse du sang
des charniers des prisons
Argentine j’entends
ton chant de liberté
un peu plus chaque jour
comme un chant fatigué
qui appelle au secours...

Folles de la plazza
ravalez vos sanglots
le ciel s’est déchiré
l’orage se déchaîne
les vautours sont lâchés
les vautours se promènent
ils sont passes déjà
décimant le troupeau
encore un cri jeté
encore un corps de trop
qu’ils enverront flotter
entre deux eaux malsaines.

Argentine ton nom
s ’éclabousse du sang
des charniers des prisons
Argentine j ’entends
ton chant de liberté
un peu plus chaque jour
comme un vent fatigué
qui appelle au secours...

Un dimanche pourtant
ils sont venus nombreux
ils marchaient en chantant
comme allant à la fête
les soldats brusquement
ont tiré, la défaite
d’un monde indifférent
c’est de baisser les yeux
ils sont morts en passant
et croyant qu’après eux
un matin leurs enfants
pourraient lever la tête.

Argentine ton nom
s ’éclabousse du sang
des charniers des prisons
Argentine j’entends
ton chant de liberté
un peu plus chaque jour
comme un chant fatigué
qui appelle au secours...


Les rues gardent Au bord
des trottoirs des ruisseaux
d’Ezeiza le portrait
que la mémoire emporte
et conserve à jamais
entre les maisons mortes
et la haine qui dort
à moitié de repos
alors que disparaît
entre les murs trop hauts
à le silence que fait
naître le bruit des bottes.

Argentine ton nom
s ’éclabousse du sang
des charniers des prisons
Argentine j ’entends
ton chant de liberté
un peu plus chaque jour
comme un vent fatigué
qui appelle au secours...

 


à l'écoute